L’immigration algérienne en France. Des origines à l’indépendance Jacques Simon

 

La migration algérienne se développe en France malgré les deux guerres mondiales, la crise économique des années trente et la longue Guerre d'Algérie, jusqu'en 1974, quand l'Algérie et la France décident de mettre fin à l'émigration algérienne de travail.

 

Étudiée sur la longue durée, l'immigration algérienne participe d'une histoire double: celle de l'Algérie, pays fournisseur de main-d'œuvre, et celle de la France, dont elle devient une composante de l'histoire démographique, sociale, politique, militaire et culturelle.

 

Comment les ouvriers agricoles et les colporteurs kabyles, présents dans le Midi et les stations balnéaires sous le Second Empire, se transforment-ils en une main-d'œuvre ouvrière, régulière, réglementée, organisée et concentrée dans les régions industrielles ? Cette population, issue de départements français, mais régie par un statut discriminant, est devenue de façon très particulière à la fois une composante du prolétariat français et le creuset de l'identité algérienne, où s'est formé et développé le mouvement nationaliste algérien.

 

La guerre d'Algérie n'épargne pas la France, où elle prend le caractère d'une guerre civile impitoyable entre le FLN et le MNA. Cependant, l'Indépendance, loin de réduire l'immigration, l'amplifie, en même temps que l'arrivée des femmes et des enfants modifie sa nature. Pour comprendre ce processus, amorcé dans les années 1950, il faut l'envisager dans sa durée, en relativisant la période de la Guerre d'Algérie.

Jacques Simon est né en 1933 à Palat (Algérie). En 1954, après le Congrès d'Hornu du MTLD, il s'engage dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie et devient membre Lie la direction Lie l'Union syndicale des travailleurs algériens (USTA). Docteur en Histoire, président du Centre de recherches et d'études sur l'Algérie contemporaine (CREAC), il a dirigé la recherche de l'IRES/FEN sur l'immigration algérienne, d'ou est issu cet ouvrage.

 

Edition Paris Méditerranée

2000